Viktor et Klára

Le Dr Ernő Andrássy



Il est né en 1894 à Sălacea, Szalacs en hongrois, village situé à 10 km de Érmihályfalva. Son père se nommait aussi Ernő Andrássy, il était aussi médecin. Son fils se nommait aussi Ernő Andrássy, il était aussi médecin, chirurgien, à Budapest. Après ses études à Budapest et Munich, le jeune Ernő reprend le cabinet de son père à Érmihályfalva. Très humain, très curieux de tout, il s'est intéressé à l'archéologie, à l'ornithologie, à la numismatique. Un musée présente aujourd'hui quelques objets de sa collection personnelle. Un buste le représente sur la place principale de Érmihályfalva, qui porte son nom. Regardez la page Wikipédia qui lui est consacrée.




Dr Ernő Andrássy
Cette photo de famille date des années 1930.



Péter Andrássy


Péter, assis au milieu de la photo, est décédé le 21 décembre 2016. Il habitait à Budapest.

Les familles Geiger et Andrássy étaient très amies.
Le docteur Ernő Andrássy est mentionné dans le témoignage de Viktor, mais n'est pas nommé, par discrétion.

Viktor appelle Ernő depuis la gare quand il revient de déportation, le 2 janvier 1947.
C'est Péter qui vient à la gare, avec la calèche à cheval de son père, pour accompagner Klára et Viktor chez eux.

la gare en 1910
Cette photo de la gare date des années 1910.


Il a raconté ses souvenirs de cette journée dans une conversation téléphonique en 2016.

En voici la transcription :

- Dimanche 1 janvier, lundi 2 janvier quand le téléphone sonne. Maman décroche : Viktor ? D'où tu appelles ? Il a sûrement dit « je suis dans la buvette de la gare, envoyez-nous une voiture. » C'est moi qui suis allé atteler le cheval, nous avions la calèche pour les déplacements de mon père. Je suis allé à la gare et je les ai trouvés dans un coin de la buvette, dans une sorte de box et j'ai vu tout de suite que la grossesse de la femme était déjà très avancée.
- Comment s'appelle-t-elle ?
- Elle était la femme de Kurta, le propriétaire des Pompes Funèbres. Elle était d'origine saxonne et en 1944 une vingtaine de personnes aux noms allemands ont été déportées de Érmihályfalva. Geiger est un nom allemand aussi, donc il a été déporté aussi. Ils sont partis ensemble chez les Kurta.
- Tous les deux ?
- Oui, tous les deux. ça ne pouvait pas être autrement. Imagine toi à l'époque : l'arrivée de la femme enceinte au bout de deux années de déportation. Ma mère a été tout de suite chez Maria pour la préparer psychologiquement à : 1 qu'il revient sain et sauf, 2 lui apprendre aussi la situation. Quelques jours après, l'enfant est né, je pense que c'était dans la semaine même de l'arrivée. C'est mon père qui a aidé a l'accouchement et tout s'est bien passé. Ils n'avaient pas d'autres enfants à ce moment, donc c'était comme ça. Nous n'avons pas entretenu de relations, car nous étions plus souvent à l'université à Budapest que à la maison et moi j'avais déjà plus de 21 ans quand il est né.
- Il s'appelait Géza.
- Oui, je crois qu'il s'appelait Géza. Kurta árpad était le père, enfin le père enregistré dans l'acte de naissance. Parce qu'il l'a reconnu aussitôt, sans faire d'histoire. Mais Érmihályfalva est un grand village.
- Donc, tout le monde a su.
- C'est une chose qu'on ne peut pas cacher. On ne pouvait pas dire comme dans les histoires arabes, que le mari part pour trois ans avec les caravanes et quand il rentre, sa femme accouche d'un enfant. Que c'est parce que le fœtus est tellement triste à cause de l'absence du père, qu'il ne vient pas au monde, seulement quand il sent l'arrivée du père. ( rires d'Antonia ) C'est ainsi, c'est comme ça. Ce que je crois, ce que je sais.






Dr Ernő Andrássy

Cette photo date des années 1930.
1 - Viktor Geiger
2 - Dr Ernő Andrássy
3 - Maria, la femme de Viktor
4 - Irén, la femme de Ernő




 



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